Baromètre -Professionnels de santé
Les professionnels de santé face au diagnostic du diabète de type 1 chez les enfants et les adolescents
Les médecins généralistes et les pharmaciens sont en première ligne dans le diagnostic précoce du diabète de type 1 (DT1). De fait, et même si les cas se présenteront assez rarement, ce sont vers eux que les parents se tourneront la plupart du temps en premier lieu.
« En moyenne, un médecin généraliste, sur l’ensemble de sa carrière, fera seulement 2 fois le diagnostic de diabète de type 1 chez un jeune de moins de 18 ans » indique le Dr Marc de Kerdanet, le Président de l’AJD. « C’est peu et pourtant, de la précocité de son diagnostic et des premiers éléments de la prise en charge dépendra en partie l’évolution du diabète dans les jours mais aussi les années à venir ».
Dans le cadre de la nouvelle campagne initiée par l’AJD « Ensemble, repérons les signes du diabète de type 1 avant qu’il ne soit trop tard », l’institut B3TSI a sollicité son panel de professionnels de santé n°1 en France B3santePro, pour recueillir les perceptions et les connaissances des médecins généralistes et des pharmaciens d’officine face au diagnostic de cette pathologie. L’étude dresse un premier état des lieux de leur comportements, et s’est fixé de les sonder régulièrement pour mieux connaitre leurs besoins en information et accompagnement.
Quelques croyances erronées ou réflexes qui semblent persister
Selon la première vague des baromètres B3santePro de B3TSI pour l’AJD[1],[2], près de 7 médecins sur 10 et plus de 6 pharmaciens d’officine sur 10 déclarent conseiller aux parents de se rendre directement dans un service d’urgences pédiatriques s’ils diagnostiquent, pour les premiers, ou soupçonnent pour les seconds, un diabète de type 1 chez l’enfant.
Un résultat encourageant quand on sait que le diagnostic précoce et l’adressage sans délai aux urgences pédiatriques permettent d’éviter les complications à court terme et de préserver certaines fonctions à long terme.
D’autres éléments clés du baromètre révèlent en revanche que parmi les répondants, une large part ne semble pas suffisamment informée sur le diabète de type 1. Ainsi, seul un peu plus d’1 médecin sur 2 et un peu moins d’1 pharmacien d’officine sur 2 affirment que l’acidocétose est relativement fréquente (plus de 25 %) lors du diagnostic alors qu’en réalité, les acidocétoses modérée et sévères sont présentes chez plus de 42 % des moins de 15 ans diagnostiqués en 2023[3].
De même, 6 médecins sur 10 et 8 pharmaciens d’officine sur 10 déclarent recommander la pratique d’un bilan sanguin à jeun en laboratoire pour diagnostiquer le DT1 alors que celui-ci n’est pas nécessaire et pourrait même retarder une prise en charge adaptée (Lien vers fiche memo Pro). Un réflexe certainement lié à la forte prévalence du diabète de type 2 dans la population générale, mais pour le DT1 de l’enfant, c’est différent !
Analyses d’urines : une « bonne pratique » à maintenir
Les sondés sont respectivement 51 % et 67 % à ne pas prescrire d’analyses urinaires. Ils ne sont pour autant pas indispensables pour diagnostiquer le DT1 chez l’enfant. Seuls les 3 symptômes clés, envie fréquente d’uriner, retour de l’énurésie et soif intense, suffisent pour orienter les parents et l’enfant vers les urgences pédiatriques au plus vite.
Alexis Bonis, Président de l’Institut de sondage B3TSI : « Partenaire de la campagne de l’AJD, nous menons cette étude sur plusieurs mois afin mettre en lumière le rôle crucial des médecins généralistes et des pharmaciens dans la détection précoce du diabète de type 1 chez les jeunes. Mieux appréhender la perception, les connaissances et leurs évolutions auprès des professionnels de santé nous a semblé pertinent et utile dans le contexte de cette campagne. Les résultats permettront d’ajuster les savoirs en proposant des outils d’information adaptés et en développant des formations ad hoc. »
[1] Baromètre B3TSI – Omnibus B3santePro pour l’AJD « Perception et connaissances des médecins généralistes du diabète de type 1 des enfants et adolescents de moins de 15 ans », vague 1, juin 2024, réalisée du 20 au 25 juin 2024, auprès de 100 titulaires d’officine représentatifs des officines françaises en termes de genre, d’âge du titulaire et de région d’exercice.
[2] Baromètre B3TSI – Omnibus B3santePro pour l’AJD « Perception et connaissances des pharmaciens du diabète de type 1 des enfants et adolescents de moins de 15 ans », vague 1, juin 2024, réalisée auprès de 100 titulaires d’officine représentatifs des officines françaises en termes de genre, d’âge du titulaire et de région d’implantation de l’officine.
[3] Observatoire de prévention de l’acidocétose de l’AJD, 2023-2024.