Le diabète de type 1 se déclare chez des personnes ayant un terrain génétique de prédisposition
La génétique : qu’est-ce que c’est ?
La génétique est la science de l’hérédité, c’est-à-dire de l’étude des gènes et de leurs anomalies (par exemple les mutations).
On appelle hérédité la transmission de génération en génération des caractères inscrits dans les gènes.
- Les caractères héréditaires sont déterminés par les gènes localisés sur les chromosomes, eux-mêmes situés à l’intérieur du noyau de chaque cellule.
- Les chromosomes sont constitués d’ADN (Acide Désoxyribo Nucléique).
- Un gène est un petit morceau d’ADN qui porte et transmet des informations selon un code qui utilise un alphabet à 4 lettres.
- Les 4 lettres du code génétique sont des bases nucléiques :
Le code de chaque gène est traduit pour fabriquer une protéine (hormone, enzyme…), substance essentielle qui a une ou des fonctions précises dans l’organisme.
Par exemples :
-l’hormone insuline a pour fonction principale de réguler la glycémie,
-l’enzyme Amylase intervient dans la digestion de l’amidon.
L’hérédité dans le diabète de type 1
L’hérédité joue un rôle dans la survenue du diabète.
La fréquence du diabète dans la famille d’une personne qui a un diabète de type 1 (= 10%), est plus élevée que dans l’ensemble de la population (= 0,3-0,5%).
La fréquence est encore plus élevée :
- pour les enfants dont les deux parents ont un diabète de type 1,
- pour les frères et sœurs d’un enfant qui a un diabète, si l’un des parents a aussi un diabète de type 1,
- pour les « vrais » jumeaux (qui ont exactement les mêmes gènes).
Personne ayant un DT1 | Risque de DT1 pour un enfant |
Père | 5-6 % |
Mère | 2-3 % |
Père et mère | 20 % environ |
Frère ou soeur | 5-6 % |
Vrai jumeau | 50 % |
Attention
Dans 90% des cas, le diabète de type 1 est un évènement isolé.
La situation est différente dans les autres types de diabète :
Dans le diabète de type 2, le plus fréquent dans la population adulte et le plus souvent associé à l’obésité | → La fréquence d’autres cas de diabète du même type dans la famille est très élevée, |
Dans des formes rares de diabète | → Des mutations génétiques ont été identifiées. |
Quels gènes sont impliqués dans le diabète de type 1 ?
- Dans le diabète de type 1, il n’y a pas d’anomalie génétique (mutation), mais un terrain génétique qui prédispose (terrain prédisposant) ou rend plus susceptible (terrain de susceptibilité) aux processus qui détruisent les cellules β des îlots de Langerhans.
- Avec ce terrain génétique, on ne développe pas systématiquement le DT1, mais le risque est plus élevé que dans l’ensemble de la population.
- D’autres facteurs (l’environnement) doivent se surajouter au terrain génétique pour déclencher les processus qui aboutissent à la maladie.
Le terrain génétique de susceptibilité est une combinaison de plusieurs gènes.
Une quarantaine de régions génétiques intervenant dans la prédisposition génétique au diabète de type 1 ont été localisées, mais seuls certains gènes ont été identifiés.
1-Le système HLA
Il interviendrait pour environ la moitié de cette prédisposition génétique.
Certains gènes HLA prédisposent au diabète de type 1, d’autres sont protecteurs.
Les gènes de prédisposition (ou de susceptibilité)
- Les groupes HLA-DR3 ou DR4 sont trouvés chez 90% des personnes ayant un diabète de type 1, comparé à environ 50 % dans l’ensemble de la population.
- Les personnes ayant un groupe HLA–DR3 ou DR4 ont un risque plus grand d’avoir un jour un diabète (même si la majorité d’entre elles ne le développera pas).
- Un tiers des personnes ayant un diabète de type 1 ont l’association HLA-DR3/DR4, comparé à 2-3% dans l’ensemble de la population.
- La prédisposition dépend surtout des groupes HLA DQ.
- Le risque de survenue du diabète est le plus élevé avec la combinaison HLA DR3-DQ2/HLA DR4-DQ8. Les gènes HLA de classe 1 semblent également impliqués (Exemple : HLA-A24 est associé à une insulite plus active).
Les gènes protecteurs
L’association de HLA DR15 (2) et HLA DQ6 (DQA1*0102, DQB1*0602) est protectrice.
2-Les autres gènes
D’autres gènes autres que ceux du HLA interviennent dans la prédisposition génétique.
- La région du gène de l’insuline intervient pour environ 10 % du risque génétique.
- Des gènes « candidats » ayant un rôle important dans l’immunité : CTLA4 (Cytotoxic T Lymphocyte Asssociated Antigen 4), TNF-α (Tumor Necrosis Factor-alpha) et le récepteur de la vitamine D.
- Tous les gènes impliqués ne sont pas connus actuellement.
Le terrain génétique n’explique pas tout.
Le vrai jumeau d’un jeune qui a un diabète de type 1 n’a lui-même un diabète de type 1 que dans environ un cas sur deux.
Le développement du diabète de type 1 dépend donc environ pour moitié des facteurs génétiques, l’autre moitié étant attribuée à des facteurs d’environnement.