Vivre avec un diabète de type 1 peut, hélas encore aujourd’hui, avoir une incidence plus ou moins importante sur le choix de ta vie professionnelle.
En effet, certains métiers restent encore déconseillés, voir interdits.
Quand on cherche à bâtir un projet professionnel, il est parfois difficile de s’y retrouver entre les écoles ou les métiers compatibles avec cette maladie. On fait le point.
Les études supérieures
- Tout comme l’exercice militaire est incompatible avec le diabète, l’accès aux écoles relevant des armées est impossible comme par exemple :
-École spéciale militaire de St Cyr (G2)
-Service santé des armées (G3)
-École nationale supérieure des ingénieurs des études et techniques de l’armement (G3)
-Écoles des commissaires de l’air, de la marine ou de l’armée de terre (G2)
-École de l’air (G1 ou G2)
-École navale (G2)
- Pour les autres grandes écoles, ne relevant pas des armées (Écoles des Mines, École nationale des ponts et chaussées, école nationale supérieure (ENS) de l’aéronautique et de l’espace, ENS des techniques avancées, ENS des télécommunications), aucune condition d’aptitude physique n’est exigée pour s’inscrire au concours. Il est toutefois précisé que chaque école se réserve le droit de subordonner l’admission définitive à une visite médicale concluant à des aptitudes physiques suffisantes.
- Aéronautique : Licence de pilote privé – avion ou hélicoptère, de pilote de planeur : certificat médical de classe 2.
L’accès aux métiers
Des textes de lois, aujourd’hui complètement obsolètes de part l’évolution de la prise en charge du DT1, interdisent l’accès à certains métiers qui ont été classifiés selon 3 catégorie que nous te détaillons ci-dessous.
-Personnel navigant technique (aéronautique civile), contrôleur de la navigation aérienne
-Personnel des armées (et écoles militaires), fonctions de sécurité : réseau ferré national
-Sapeur-Pompier
-Marin
-Personnel Navigant Commercial (PNC)
-Police Nationale
-Douanes (branche surveillance)
-Officiers des Haras Nationaux,
-Métiers nécessitant un permis de conduire.
- Corps des ingénieurs, Ingénieurs des Ponts des Eaux et des Forêts, Ingénieur des Mines, ingénieurs géographes.
- En raison des risques professionnels, quel que soit le statut (public, parapublic, privé), il est également préférable d’éviter les métiers dans lesquels les contraintes du diabète ajoutent de la difficulté à l’exercice du métier, et ce, même si le diabète est bien suivi et équilibré :
-Les métiers conduisant à occuper des postes dits de sécurité, c’est à dire les postes où l’état de santé du salarié peut mettre en danger, soit le salarié lui-même, soit ses collègues, ou nuire à l’exercice de ses fonctions, comme par exemple le travail en hauteur, sur des machines dangereuses, le travail isolé, les postes d’agent de sécurité, les métiers du bâtiment etc.
-Les métiers nécessitant une très bonne acuité visuelle. Les problèmes de vue sont une des complications diabétiques les plus fréquentes et peuvent compromettre la poursuite de l’activité professionnelle (par exemple, les métiers de l’horlogerie, la mécanique de précision etc.).
L’embauche
Doit-on signaler son diabète à l’employeur ?
Non, le candidat à l’emploi n’est pas tenu d’informer son futur employeur de son état de santé. Aucune loi ne l’y oblige et il ne peut pas être sanctionné à posteriori si son employeur vient à savoir qu’il a une maladie chronique ou un handicap dont il n’a pas fait état à l’embauche. Il est d’autant plus judicieux de ne pas le signaler que l’employeur n’ayant pas à justifier des raisons de son refus d’embauche, le salarié ne pourra pas savoir si c’est en raison de son état de santé qu’il n’a pas été recruté.
Lors de l’embauche, il faut fournir une attestation de carte vitale à l’employeur : celle-ci mentionne l’existence d’une prise en charge à 100 %. Le salarié a la possibilité de demander à sa Caisse Primaire d’Assurance Maladie de lui délivrer une attestation ne portant pas la mention A.L.D (Attestation carte vitale anonymisée). L’absence de cette mention sur la carte vitale permet d’éviter à l’employeur d’avoir connaissance de la pathologie du salarié.
C’est un droit souvent méconnu, prévu par l’article R. 161-33-4 du Code de la Sécurité sociale : il est justifié par la confidentialité des informations médicales. De même, il n’est pas conseillé d’informer ses collègues de son état de santé dans un premier temps. Ensuite, si une relation de confiance s’instaure, il pourra en faire état pour qu’au moins un collègue puisse avoir les bons réflexes en cas d’hypoglycémie.
Doit-on dire au médecin du travail que l’on a un diabète ?
Aucune obligation d’informer la médecine du travail de son diabète n’est prévue par les textes. Cependant, il est la seule personne, dans l’environnement professionnel, habilitée à recevoir des informations médicales : il est donc fortement conseillé de l’informer de son état de santé. Il pourra ainsi pleinement exercer sa mission de prévention.
Il vérifiera donc si l’état de santé de la personne diabétique est compatible avec son emploi ou sinon proposera les aménagements nécessaires.
Les récentes évolutions règlementaires
- La loi du 6 décembre 2021 relative aux restrictions d’accès à certaines professions en raison de l’état de santé propose qu’il soit institué pour une durée de trois ans un comité d’évaluation des textes encadrant l’accès au marché du travail des personnes atteintes de maladies chroniques.
- Ce comité vise à favoriser l’égal accès au marché du travail et aux formations professionnelles de toute personne, quel que soit son état de santé. Il veille à ce que les personnes atteintes de maladies chroniques aient, en l’absence de motif impérieux de sécurité et de risque pour leur santé, accès à toutes les professions. Il a notamment pour missions :
-De recenser l’ensemble des textes nationaux ou internationaux relatifs à l’accès à une formation ou à un emploi des personnes atteintes d’une maladie chronique ;
D’évaluer la pertinence de ces textes au regard des risques et sujétions liés aux formations, fonctions ou emplois accessibles ainsi que des traitements possibles ;
-De proposer leur actualisation en tenant compte notamment des évolutions médicales, scientifiques et technologiques ;
-De formuler des propositions visant à améliorer l’accès à certaines professions des personnes souffrant de maladies chroniques.
- L’article 2 de cette loi prévoit que « L’appréciation médicale de ces conditions de santé particulières prévue par des dispositions législatives ou réglementaires est réalisée de manière individuelle et tient compte des possibilités de traitement et de compensation du handicap. »
L’AJD se bat auprès de l’administration et des pouvoirs politiques, auprès d’autres associations, pour faire évoluer vos droits, dont l’accès aux métiers. C’est un long chemin, mais nous continuons notre combat. |