Le seul traitement du diabète de type 1 est l’insuline.
Pour faire baisser le sucre dans le sang, il faut donner l’insuline qui a disparu.
Le traitement par l’insuline a trois particularités :
- L’insuline ne peut pas être prise par la bouche, car elle est détruite par la digestion. Il faut donc l’injecter sous la peau grâce à un cathéter relié à une pompe à insuline ou par des injections par un stylo à insuline.
- Le traitement doit actuellement être poursuivi toute la vie, sans interruption. Des traitements plus simples ont de grandes chances d’être disponibles un jour, mais actuellement, le traitement par l’insuline permet d’avoir une activité physique, scolaire et professionnelle.
- Le traitement est effectué par le jeune patient ou par ses parents. Le médecin est le conseiller : il joue le rôle du moniteur d’auto-école, mais c’est le patient qui tient le volant. Il faut donc apprendre à traiter son diabète.
Pourquoi et quand le corps a t’il besoin d’insuline ?
Le glucose est présent dans de nombreux aliments.
La digestion de ces aliments libère le glucose qui traverse alors la paroi de l’intestin et passe dans le sang.
Donc, après un repas, la glycémie augmente.
Quand le pancréas fabrique de l’insuline :
En dehors des repas, la glycémie est de 70 à 100 mg/l (1 g/l).
Lors d’un repas, la montée de la glycémie reste faible (la glycémie ne dépasse pas 150 mg/l), et en 2 ou 3 heures, elle revient à sa valeur normale de 70 à 100 mg/l.
Entre les repas, le pancréas libère un petit peu d’insuline dans le sang.
Lors d’un repas, quand la glycémie augmente, le pancréas fournit plus d’insuline, ce qui empêche la glycémie de trop monter, puis la fait redescendre. Alors, on a de nouveau besoin d’un petit peu d’insuline.
En résumé, à chaque repas, il faut plus d’insuline pour empêcher la glycémie de trop monter :
-le matin au moment du petit-déjeuner,
-à midi au moment du déjeuner,
-le soir au moment du dîner.
Entre les repas, et pendant la nuit, le besoin en insuline est faible et régulier.
Pour libérer l’insuline selon les besoins, le pancréas mesure la glycémie en permanence.
Quand le pancréas ne fabrique plus d’insuline (cas du diabète de type 1)
Le rythme de vie et les besoins en insuline sont identiques.
Pour que l’insuline soit efficace, elle doit être administrée selon les besoins : en faible quantité entre les repas et la nuit, et en plus grande quantité à chaque repas.
Pour savoir quelle dose d’insuline faire, il faut surveiller la glycémie.
Pour être au plus proche de ce que fait le pancréas, il existe plusieurs types d’insuline que l’on va associer selon différents schémas de traitement.
- le traitement par multi-injections qui associe toujours une insuline d’action rapide, le plus souvent un analogue de l’insuline d’action rapide et un analogue de l’insuline d’action prolongée,
- le traitement par la pompe à insuline utilise uniquement les analogues de l’insuline d’action rapide.
Toutes les insulines sont fabriquées en laboratoire.
Il y a 2 catégories d’insuline :
- L’insuline humaine dont la structure est identique à l’insuline produite par le pancréas.
- Les analogues de l’insuline. Ils ont une structure qui a été légèrement modifiée par rapport à l’insuline humaine, ce qui leur donne des modes d’action différents (délai d’action, durée d’action, reproductibilité)
->Ces analogues sont les plus prescrits chez l’enfant.
Comment est conditionné l’insuline ?
L’insuline est conditionnée :
- en flacon de 10 ml, que l’on utilise pour remplir les réservoirs des pompes à insuline ou les seringues, selon le schéma de traitement,
- en cartouche de 3 ml, que l’on intègre dans des stylos à insuline rechargeables,
- en stylo à insuline jetables,
- en réservoirs à insuline pour les pompes sans tubulure (Pods).
Pour le traitement, on dispose d’insulines dont les durées d’action sont différentes :
- les insulines d’action rapide,
- les insulines d’action prolongée,
- les mélanges fixes d’insuline.
1-Les insulines d’action rapide
Ce sont des solutions limpides (transparentes).
On distingue :
- Les analogues de l’insuline d’action rapide
-Leur action débute au bout de 15 minutes environ et sont injectés juste avant le repas.
-Le pic d’action survient 30 à 90 minutes après l’injection.
-La durée d’action est en moyenne de 3 heures, mais cette durée d’action est variable (de 2 à 5 heures) ; plus la dose est élevée plus la durée d’action s’allonge.
- Les insulines d’action rapide
-Elles sont actives environ 30 minutes à 1 heure après l’injection et sont injectées environ 20 minutes avant le repas.
-Le pic d’action survient 2 à 4 heures après l’injection.
-Leur durée d’action est d’environ 6 heures, mais cette durée est dépendante de la dose injectée (durée de 5 à 8 heures) ; plus la dose est élevée plus la durée d’action s’allonge.
-Elles sont de moins en moins utilisées en France et en pédiatrie.
2-Les insulines d’action prolongée
On distingue :
- Les analogues de l’insuline d’action prolongée
Ce sont des solutions limpides.
Leur durée d’action est variable :
-18 heures (intermédiaire longue) : Levemir® (Detemir).
> Dans ce cas, l’insuline s’injecte deux fois par jour.
-24 heures (lente) : Lantus®, Toujeo® ou Abasaglar® (Glargine).
> Le plus souvent, ces insulines lentes s’injectent une fois par jour, au même moment tous les jours.
-42 heures (lente) : Tresiba® (Deglutec).
> Cette insuline lente s’injecte une fois par jour avec plus de souplesse horaire que les précédentes.
- L’insuline NPH (intermédiaire) (insuline rapide associée à une protéine, la Protamine)
-La NPH est une solution trouble.
-Elle est active environ 1 heure après l’injection, le pic d’action survient après 4 à 6 heures, elle a une durée d’action d’environ 12 heures.
-Elle est de moins en moins utilisée en France.
3-Les mélanges d’insuline
Ce sont des solutions troubles.
Il existe deux types de mélanges d’insuline :
- Les mélanges d’insuline rapide et d’insuline NPH,
- Les mélanges d’analogue rapide et d’analogue rapide associé à la protamine.
Le chiffre qui suit le nom du mélange d’insuline correspond au pourcentage d’insuline rapide.
Les mélanges d’insuline ne sont pas recommandés en pédiatrie.
Leur reproductibilité d’action est très médiocre. Les mélanges fixes ne répondent pas aux besoins variables des enfants et adolescents.
Les doses d’insuline s’exprime en unités.
La majorité a une concentration de 100 unités/ml (U 100). mais on retrouve aussi des insulines avec des concentrations de 200 unités/ml (U 200) ou de 300 unités/ml (U 300).
La concentration d’insuline ne modifie pas la dose à injecter, mais le volume.
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L’insuline est délivrée :
En cas de traitement par une insuline intermédiaire longue (Levemir®), une injection est faite le matin, l’autre, le soir.
Comment agit les insulines selon le moment de l’injection :
-L’insuline d’action rapide du matin agit pendant le petit-déjeuner et la matinée.
-L’insuline d’action rapide de midi agit pendant le déjeuner et le début d’après-midi.
-L’insuline d’action rapide du goûter agit en fin d’après-midi.
-L’insuline d’action rapide du soir agit pendant le dîner et la soirée.
-L’insuline lente agit en continu. Son action est plus facilement évaluée sur les résultats de la nuit et au réveil.
Avant un goûter contenant des glucides, une injection d’un analogue de l’insuline d’action rapide est faite au stylo.
Les flacons, cartouches ou stylos préremplis d’insuline non entamés se conservent au réfrigérateur, dans le bac à légumes ou le haut de la porte.
Les flacons et les stylos avec cartouche entamées se gardent en dehors du réfrigérateur, à l’abri du soleil et de la chaleur (pas plus de 25°) pendant 1 mois pour la plupart.
La Degludec (Tresiba®) se conserve 8 semaines à température ambiante.