Le traitement par insuline se fait soit en multi-injections soit avec une pompe à insuline.

L’insuline s’injecte sous la peau.

Matériel nécessaire pour l’injection :

  • un stylo à insuline rechargeable avec une cartouche d’insuline et une aiguille que l’on change à chaque injection,
  • ou un stylo pré-rempli et une aiguille que l’on change à chaque injection,
  • ou une seringue à insuline avec une aiguille sertie (soudée) et des flacons d’insuline.

Matériel nécessaire pour la pompe à insuline :

  • si pompe à insuline avec tubulure : un boitier et son écran, une tubulure reliée à un cathéter, un réservoir et un moteur, un flacon d’insuline,
  • si pompe à insuline sans tubulure : un réservoir « patch » contenant l’insuline, un cathéter, une télécommande, un flacon d’insuline.

 

Le traitement avec stylo

Quel matériel nécessaire ?

Le stylo permet de faire l’injection d’insuline plus simplement qu’avec une seringue.

L’insuline est disponible à tout moment dans un stylo rechargeable équipé d’une cartouche ou dans un stylo pré-rempli jetable.

Les stylos rechargeables utilisés avec des cartouches adaptées au stylo, permettent de sélectionner l’insuline par ½, 1 ou 2 Unité(s).

Les stylos pré-rempli jetables permettent aussi de sélectionner l’insuline par par ½, 1 ou 2 Unité(s), d’autres seulement par 1 ou 2 Unités.

Pour faire l’injection, il faut des aiguilles spéciales, qui s’adaptent au stylo utilisé.

Des aiguilles de différentes longueurs existent : les aiguilles de 4 mm sont préconisées en pédiatrie.

Le stylo est très pratique mais on peut le casser ou le perdre, il faut donc toujours en avoir un de rechange.

 

Comment préparer le stylo à insuline ?

Il existe divers modèles de stylos, de cartouches et d’aiguilles.

D’une façon générale, si le stylo est rechargeable : mettre la cartouche dans le stylo.

Le stylo pré-rempli jetable est prêt à l’emploi.

 

Mise en place de l’aiguille sur le stylo :

 

Avant chaque injection

On vérifie qu’il reste assez d’insuline dans la cartouche pour injecter la dose d’insuline prévue;

    1. S’il n’y a pas assez d’insuline, on change la cartouche ou le stylo.
    2. Toujours effectuer un test pour s’assurer que stylo et aiguille fonctionnent correctement : sélectionner 2 unités d’insuline (ou plus selon la notice).
    3. Purger de 5 unités si nouvelle cartouche ou stylo
    4. Diriger l’aiguille vers le haut. Appuyer sur le bouton poussoir jusqu’à ce que la sélection revienne à 0. Vérifier dans tous les cas que quelques gouttes d’insuline apparaissent. Répéter l’opération si nécessaire.

Attention, il peut y avoir des erreurs de réglage : il est important de vérifier que la dose sélectionnée correspond bien à la dose décidée.

Le traitement par pompe à insuline
Le traitement avec seringue

Le traitement utilisant des seringues est de moins en moins utilisé en France.

Les seringues à insuline sont graduées en unités d’insuline. Selon la dose à injecter, on utilise :

  • des seringues de 0,3 ml contenant 30 unités d’insuline
  • des seringues de 0,5 ml contenant 50 unités d’insuline
  • des seringues de 1 ml contenant 100 unités d’insuline

 

Dans la seringue, on prélève soit une seule insuline, soit un mélange d’insuline d’action rapide et d’action prolongée.

Attention ! Certains analogues lents ne se mélangent pas avec la rapide.

 

Comment préparer la seringue avec une insuline ?

  1. Noter la dose d’insuline analogue rapide et celle d’action prolongée (NPH) ou d’analogue lent d’action intermédiaire. Calculer la dose totale.
  2. Se laver les mains puis préparer les flacons d’insuline, le coton, le flacon d’alcool et la seringue à insuline.
  3. Désinfecter les bouchons des flacons d’insuline avec un coton d’alcool à 70°.
  4. Après avoir poussé à fond le piston, remplir la seringue d’un volume d’air équivalent à la dose d’insuline d’action prolongée (NPH) ou d’analogue lent d’action intermédiaire.
  5. Chasser l’air dans le flacon d’insuline d’action prolongée (NPH) ou d’analogue lent d’action intermédiaire. Retirer l’aiguille sans prélever l’insuline.
  6. Remplir ensuite la seringue d’un volume d’air équivalent cette fois à la dose d’analogue rapide.
  7. Chasser l’air dans le flacon d’analogue rapide.
  8. Retourner l’ensemble flacon-seringue et tirer sur le piston pour prélever une quantité d’analogue rapide  supérieure à la dose désirée.
  9. Tapoter sur la seringue pour faire monter les bulles d’air. S’il est difficile de chasser les bulles, retirer l’aiguille du flacon d’analogue rapide et procéder comme décrit précédemment.
  10. Chasser l’air du sommet de la seringue et ajuster la dose d’analogue rapide avec précision.
  11. Avant d’injecter l’insuline « trouble », la NPH, retourner doucement le flacon (ou la cartouche du stylo) 10 fois puis le (ou la) rouler entre les paumes des mains 10 fois pour rendre la préparation homogène.
  12. Tenir la seringue par le piston pour éviter tout mélange des insulines dans le flacon. Retourner le flacon d’insuline d’action prolongée et piquer l’aiguille dans le bouchon.
  13. Tirer doucement le piston, sans faire de bulles, pour prélever la dose voulue d’insuline d’action prolongée.
  14. S’arrêter directement et exactement à la valeur de la dose totale calculée, sans réinjecter d’insuline dans le flacon.
  15. Retirer l’aiguille du flacon et remettre le capuchon sur l’aiguille.

Comment préparer la seringue avec 2 insulines ?

  1. On note la dose d’insuline d’action rapide, la dose d’insuline d’action prolongée et on calcule la dose totale.
  2. On prépare les flacons d’insuline, le coton, le flacon d’alcool et la seringue à insuline et on se lave les mains.
  3. On désinfecte les bouchons des flacons d’insuline avec un coton d’alcool à 70°.
  4. Après avoir poussé à fond le piston, on remplit la seringue d’un volume d’air équivalent à la dose d’insuline d’action prolongée.
  5. On chasse l’air dans le flacon d’insuline d’action prolongée. On retire l’aiguille sans prélever l’insuline.
  6. On remplit ensuite la seringue d’un volume d’air équivalent à la dose d’insuline d’action rapide.
  7. On chasse l’air dans le flacon d’insuline d’action rapide.
  8. On retourne l’ensemble flacon-seringue et on tire sur le piston pour prélever une quantité d’insuline d’action rapide supérieure à la dose désirée.
  9. On tapote sur la seringue pour faire monter les bulles d’air.
  10. S’il est difficile de chasser les bulles, on retire l’aiguille du flacon d’insuline rapide et on procède comme décrit précédemment
  11. On chasse l’air du sommet de la seringue et on ajuste la dose d’insuline d’action rapide avec précision.
  12. On retourne plusieurs fois le flacon d’insuline prolongée “trouble” pour rendre la préparation homogène.
  13. On tient la seringue par le piston pour éviter tout mélange des insulines dans le flacon. On retourne le flacon d’insuline d’action prolongée et on pique l’aiguille dans le bouchon.
  14. On tire doucement le piston, sans faire de bulles, pour prélever la dose voulue d’insuline d’action prolongée.
  15. On s’arrête directement et exactement à la valeur de la dose totale calculée, sans réinjecter d’insuline dans le flacon.
  16. On retire l’aiguille du flacon et on remet le capuchon sur l’aiguille.

Les lieux d’injection et de pose du cathéter

Les sites d’injection de l’insuline et de pose de cathéter sont : le bras, le ventre, la cuisse et le haut de la fesse.

Dans le brasDans le ventreDans la cuisseDans la fesse
L’arrière du bras, partie haute, de 1 à 2 doigts au-dessous de l’épauleD’un flanc à l’autre et en-dessous des côtes ( au minimum 1 à 2 doigts), en évitant le pourtour du nombril (1 à 2 doigts).La partie haute de la cuisse, devant et sur le côté extérieur. D’une main au-dessous du pli de l’aine à une main au-dessus du genou, la main étant celle de l’enfant.Le quart extérieur du haut de la fesse et le flanc, au-dessus du sillon interfessier.

 

Chaque site d’injection est divisé en zones :

Le ventre est divisé en 4 zones.                             Chaque cuisse, bras ou fesse est divisé en 2 zones.

 

En pratique :

 

  • Pour une même insuline d’un même horaire (par exemple, la rapide du matin), garder le même site (bras, ventre, cuisse ou fesse).
  • Utiliser la même zone (1, 2, 3 ou 4) pendant une semaine.
  • Dans chaque zone, espacer les points d’injection de 1 cm (= 1 doigt) minimum, par exemple en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre. La semaine suivante, passer à une autre zone.
  • Vérifier avant chaque injection que la zone choisie est saine : pas d’oedème, de cicatrice, de rougeur ou d’infection.

 

L’objectif est d’injecter le moins souvent possible au même endroit et de ne pas repiquer au même point avant 6 à 8 semaines.

 

Pour faciliter cet apprentissage, utiliser les grilles de rotation au début, puis si besoin.

 

Les bonnes pratiques

L’injection,  la pose du cathéter ou du pod doit se faire dans une ambiance calme

Pour faire l’injection dans de bonnes conditions, il est important de préparer le matériel, de choisir l’endroit de l’injection/pose du matériel avec l’enfant, de trouver une position confortable (pour avoir la peau souple et un muscle détendu), de faire les soins dans une ambiance sereine et calme.

La position assise est préférable quand on choisit  les cuisses et le ventre. Pour les
injections dans les bras et les fesses, cela n’a pas d’importance.

Des rituels et des distractions aideront l’enfant petit alors que la mise en confiance et la
concentration seront nécessaires chez l’enfant plus grand, si c’est lui qui fait l’injection ou la pose du matériel.

 

L’injection doit se faire dans le tissu sous-cutané

Il faut éviter une injection dans le muscle (intramusculaire) qui entraîne un risque d’hypoglycémie (surtout au niveau de la cuisse).

Chez l’enfant :

  • les aiguilles de 4 mm sont recommandées car elles garantissent l’injection en sous-cutané où la résorption de l’insuline est prévisible et régulière
  • il est préférable de faire systématiquement un pli.

 

La technique du pli

 

L’injection d’insuline ou la pose d’un cathéter peut être douloureux ou faire peur.

L’enfant, notamment s’il est petit, peut avoir peur et réagir, en particulier à l’immobilisation nécessaire le temps du geste.
Mettre en place des rituels simples et le faire participer au soin sont facilitants.

Si l’enfant se plaint de douleur lors de l’injection :

  • vérifier que le matériel est adapté, que l’insuline est à température ambiante,
  • utiliser des techniques de distraction telles que : jouer, chanter, compter, raconter une histoire, lire un livre, regarder des images ou une vidéo, utiliser des marionnettes, souffler des bulles de savon (ou autres techniques d’auto-hypnose, de sophrologie ou de relaxation…),
  • si besoin, s’aider d’outils de distraction sensorielle, glacer la zone avant l’injection avec un petit glaçon. L’utilisation de patchs anesthésiants n’est pas recommandée en utilisation pluriquotidienne.

 

Prendre en compte l’activité physique qui va suivre l’injection.

  • L’action de l’insuline est très influencée par l’activité du muscle dans la zone d’injection.
  • Injecter donc l’insuline dans une zone qui n’est pas concernée par l’activité musculaire.
  • En général, privilégier l’injection dans le ventre.
  • Faire l’injection dans la même zone si les mêmes activités se répètent.
    Par exemple : éviter les injections dans les cuisses avant de courir ou de faire du foot, ou les injections dans les bras et les cuisses avant de jouer au tennis.

 

Que faire pour éviter ou limiter les lipohypertrophies ou « lipos »

Les lipohypertrophies sont des boules de graisse correspondant à des microlésions avec développement de tissu adipeux favorisé par l’insuline.

Elles peuvent être de la taille d’un petit pois jusqu’à celle d’un pamplemousse.

Elles diffèrent de la lipoatrophie (petite zone en creux), beaucoup plus rare.

Elles sont provoquées par :

  • des injections faites de façon répétée dans une petite zone (de la taille d’une carte de crédit ou plus petite),
  • des aiguilles déjà utilisées.

 

Les lipohypertrophies ont pour conséquences :

  • une plus grande variation des glycémies et des hypoglycémies inattendues, retentissant sur l’HbA1C,
  • des doses de plus en plus élevées d’insuline.

 

Lors des consultations, le médecin ou l’infirmière examineront régulièrement les sites d‘injection pour vérifier s’il y a ou non des lipos.

Ils apprendront au patient et à sa famille à les détecter eux-mêmes :

  • visuellement, en repérant des traces d’injection rapprochées dans une petite zone et/ou en recherchant la présence éventuelle de bosses aux sites d’injections,
  • à la palpation, certaines n’étant pas visibles. La palpation de la zone se fait avec deux doigts en appuyant sur le tissu sous-cutané et en faisant des massages légers vers l’avant, de façon circulaire. Le tissu sain est souple alors que la lipo est caoutchouteuse ou parfois dure.

 

En cas de lipohypertrophies : il ne faut plus piquer dans cette zone pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois pour favoriser leur disparition.

 

Utiliser une aiguille neuve chaque fois et une bonne technique d’injection permettent de garder les sites d’injection en bon état.

 

 

Les déchets liés aux soins

Le traitement du diabète génère des déchets.

Certains de ces déchets ont été en contact avec du sang ou le liquide interstitiel : il y a donc un possible risque de contamination.

Ils doivent être éliminés par une filière spécifique.

C’est au patient de trier ses déchets de soins selon leur utilisation.

Pour cela, les pharmacies ou les fabricants de matériel mettent à disposition gratuitement des contenants spécifiques :

  • les boites jaunes, remis par la pharmacie sous ordonnance, pour les aiguilles, les lancettes, les auto-piqueurs, les seringues, les cathéters, les inserteurs….
  • les boites violettes pour les capteurs,
  • les enveloppes, à commander sur le site d’Abbott, pour les capteurs FSL.

 

Les catégories de PCT (Piquants, Coupants, Tranchants) à mettre dans les boites jaunes:

 

Que faire des contenants quand ils sont pleins ?

Lorsque la boîte jaune ou la boite violette est pleine, le patient actionne la fermeture définitive et l’apporte dans un point de collecte.

Pour trouver les points de collectes proches de chez vous, visitez le site https://www.dastri.fr/nous-collectons/.

 

70
% de pompe à insuline
30
% d’injection au stylo
50
% pompe filaire
50
% de pompe sans tubulure
10
% boucle semi-fermée