L’alimentation pour toute la famille
- L’alimentation, c’est important dans la vie, c’est une source de plaisir et de convivialité.
- L’alimentation a un effet sur la santé.
- L’alimentation fait varier la glycémie de différentes façons. Le savoir et le prendre en compte permettent d’anticiper et d’améliorer l’équilibre glycémique.
- Savoir ce que l’on mange, c’est savoir quelle dose d’insuline l’on doit faire.
L’alimentation doit apporter les éléments indispensables au fonctionnement de l’organisme :
- Des sucres ou glucides qui sont la principale source d’énergie.
- Des protéines ou protides qui vont servir à la croissance (réparation, renouvellement cellulaire) de l’enfant.
- Des graisses ou lipides qui sont une deuxième source d’énergie et aussi une source de vitamines.
- De l’eau.
- Du calcium qui est indispensable pour la croissance et la consolidation du squelette.
- Des fibres qui participent à la bonne santé du tube digestif et aident à la digestion.
- Des vitamines.
Les besoins nutritionnels évoluent avec l’enfant qui grandit.
Il est donc nécessaire :
-d’adapter les quantités aux besoins de l’enfant en fonction de son âge et de son appétit,
-de respecter la sensation de satiété.
> Comme pour tout le monde, l’alimentation équilibrée est importante pour l’enfant qui a un diabète.
Ses besoins alimentaires sont les mêmes que ceux de la famille, il n’est pas nécessaire de faire des menus à part ou d’acheter des produits spécifiques.
> Manger c’est se réunir assis autour d’une table, en prenant du temps et du plaisir à manger et à être ensemble.
> Prendre soin de soi c’est manger équilibré, mais c’est aussi :
- Manger dans le calme pour apprécier le repas, éviter les écrans pendant les repas.
- Éviter les grignotages en proposant, de préférence, les produits sucrés au cours des repas.
L’alimentation équilibrée se répartit en 3 à 4 repas principaux : petit-déjeuner, déjeuner, dîner et goûter.
- Les aliments des divers groupes sont associés pour composer les repas équilibrés de toute la famille.
S’assurer de la présence de toutes les familles d’aliments pendant un repas ou sur les 4 repas quotidiens aide à mieux maîtriser la glycémie. - Pour s’en rappeler plus facilement, on peut proposer de classer ces groupes d’aliments sur le schéma de la main gourmande.
- Les matières grasses sont utiles mais peuvent être cachées.
- Ce rythme de quatre repas est recommandé chez les enfants et les adolescents et doit être adapté en fonction des besoins (croissance, activité physique, appétit…).
Chaque groupe d’aliments a une fonction bien précise :
Les féculents, les produits céréaliers et les légumes secs constituent la principale source de glucides de notre alimentation. C’est dans cette famille d’aliments que l’on retrouve le plus de gluten. Les féculents et produits céréaliers complets, les légumes secs contiennent plus de fibres et de vitamines. |
Les légumes apportent peu de glucides, des vitamines, des minéraux et beaucoup de fibres. Les fruits frais contiennent des glucides, des vitamines, des minéraux et des fibres. Les fruits secs sont concentrés en glucides et sont riches en vitamines, minéraux et fibres. Les oléagineux contiennent peu de glucides mais beaucoup de graisses (insaturées), des minéraux et des fibres. |
Les produits laitiers constituent la principale source de calcium et les laitages contiennent des glucides (lactose). Le fromage ne contient pas de glucides mais beaucoup de graisses. |
Les viandes, poissons, oeufs sont les principales sources de protéines. Les charcuteries* contiennent beaucoup de graisses. Les poissons apportent des acides gras indispensables. |
Les graisses ou lipides* sont une source importante d’énergie. Ils apportent des vitamines et des acides gras indispensables. |
Les produits sucrés contiennent beaucoup de glucides, principalement des sucres et souvent beaucoup de matières grasses. Ils ne sont pas indispensables. |
* Attention : une consommation excessive de matières grasses et de produits sucrés favorise la prise de poids et augmente le risque de maladies cardio-vasculaires.
Quels aliments retrouve t-on dans chacun de ces groupes ?
FÉCULENTS ET PRODUITS CEREALIERS | Féculents et produits céréaliers : pain, riz, pâtes, semoule, biscotte, pomme de terre, farine de blé…
Légumes secs : lentilles, haricots blancs, haricots rouges… |
LÉGUMES ET FRUITS | Légumes : chou, carottes, haricot vert, champignon, betterave, tomate, salade…
Fruits frais : pompe, poire, kiwi, banane, pêche, abricot, ananas…
Fruits secs : dattes, pruneaux, abricots secs…
Fruits oléagineux : amande, noix, noisette, cacahuète |
PRODUITS LAITIERS | Lait
Laitages : yaourt nature, petit-suisse, fromage blanc
Fromages : camembert, chèvre, brie…. |
VIANDES, POISSONS, ŒUFS | Viandes, poissons, oeufs : poulet, steak, cabillaud, sardine….
Charcuterie : saucisse, rillettes, jambon fumé… |
MATIÈRES GRASSES | beurre, huile, crème fraiche… |
PRODUITS SUCRES ET SUCRE | Sucreries et boissons sucrées : sucre, bonbon, miel, confiture, soda, sirop de fruits….
Autres produits sucrés : gâteau sec, pâtisserie, chocolat, pâte à tartiner, crème au chocolat, yaourt aromatisé, glace, sorbet… |
EAU | Eau, thé, tisane, café |
La digestion
L’estomac et les intestins transforment mécaniquement et chimiquement les aliments (glucides, lipides, protides) en nutriments (glucose, acides gras, acides aminés, protéines, sels minéraux, vitamines, eau). C’est la digestion.
Ces nutriments vont être utilisés pour donner de l’énergie et bien grandir.
Les nutriments passent dans le sang à travers la paroi de l’intestin.
L’insuline permet :
- de stocker et d’utiliser ces nutriments issus de la digestion, en particulier le glucose dans le foie et les muscles,
- de stimuler la croissance des muscles à partir des protéines et acides aminés,
- de signaler au corps que l’on vient de manger,
- de participer à la régulation de la sensation de faim.
Le corps a donc besoin d’insuline :
- en permanence pour mettre à la disposition des organes l’énergie nécessaire à leur fonctionnement,
- en plus grande quantité lorsque l’on mange pour stocker les glucides.
Quand on a un diabète de type 1
Le pancréas ne fabrique plus d’insuline.
Il est donc important de bien connaitre ce que l’on mange pour pouvoir choisir la dose d’insuline.
Quand on a un diabète de type 1, il faut apporter :
1-De l’insuline basale (« lente » avec les stylos, ou « débit basal » avec une pompe à insuline).
Elle agit régulièrement toute la journée entre les repas et la nuit.
Cette insuline permet l’utilisation du glucose en dehors des repas et permet de maintenir une glycémie stable entre deux repas,
2-De l’insuline « rapide » avec les stylos ou « bolus » avec une pompe à insuline qui est faite avant de manger.
En dehors de la correction de la glycémie et de l’anticipation de l’activité physique, la dose dépend directement de la quantité de glucides du repas.
Elle permet de limiter la montée de la glycémie après le repas.
Le comptage des glucides pour choisir la dose d’insuline peut se faire :
1. Repas fixe : quantités de glucides fixes
Quand l’enfant a un appétit régulier et mange à peu près toujours la même quantité de glucides pour chaque repas.
La diététicienne et/ou l’équipe soignante apprendront à faire des équivalences pour varier les plaisirs (Cf. plus loin).
2. Quantités de glucides variables
Quand la quantité totale de glucides est évaluée à chaque repas, il est alors nécessaire de calculer la dose d’insuline rapide à injecter.
Pour cela, on détermine pour chaque repas un rapport ou ratio insuline/glucides.
Par exemple : 1 unité (=1U) d’insuline pour 20 g de glucides (1U/20 g) ou 0,5U pour 10 g de glucides
Cette méthode est appelée l’insulinothérapie fonctionnelle, un dossier AJD complet y est consacré.
Il est possible de combiner ces deux méthodes selon les situations (exemple : variable au goûter et fixe à la cantine).
Quelque soit la méthode utilisée, cela se fait en 3 étapes :
- Le repérage des glucides dans les aliments
- L’évaluation des quantités d’aliments qui contiennent des glucides
- La traduction du poids des aliments en quantité de glucides
1-Repérer les glucides dans l’alimentation
On retrouve des glucides en quantité importante dans : les produits sucrés, les féculents, les produits céréaliers, le pain, les légumes secs, les fruits.
En quantité plus faible dans le lait et les produits laitiers (sauf le fromage) et dans les légumes (que l’on peut négliger).
2-Evaluer les quantités d’aliments sources de glucides
Il y a plusieurs manières d’évaluer les quantités que l’enfant s’apprête à manger :
- la pesée, méthode la plus fiable. La balance est utile, surtout au début, pour apprendre à bien évaluer le poids des aliments. D’autres outils (balances pliables, cuillères-balances électroniques…) peuvent être plus faciles à utiliser au quotidien.
- le comptage par évaluation du volume dans des cuillères, des louches, l’utilisation d’un bol ou d’un récipient de cuisine. Ces unités de volume correspondent à un poids d’aliments, il faudra donc passer par la pesée avant de pouvoir utiliser le récipient retenu comme référence,
- l’évaluation visuelle par rapport à des photos ou des dessins,
- le poids de glucides indiqué sur l’étiquette du produit.
Attention, bien souvent, pour les féculents, l’étiquette indique la quantité de glucides du produit cru (avant cuisson).
3-Traduire les quantités d’aliments en quantité de glucides
Pour un poids identique, tous les aliments ne contiennent pas la même quantité de glucides.
Cette étape est fondamentale pour :
- S’assurer que la quantité de glucides du repas correspond bien à la dose d’insuline rapide prescrite.
- Ou calculer la dose d’insuline rapide à faire, en fonction de la quantité de glucides que l’enfant a décidé de manger (insulinothérapie fonctionnelle).
L’index glycémique est une mesure de l’effet de la consommation d’un aliment glucidique sur la glycémie.
Autrement dit, c’est l’effet sur la glycémie de l’ingestion de, par exemple, 50 g de glucides issus d’un produit alimentaire par rapport à l’ingestion de 50 g de glucose pur.
L’échelle de l’index glycémique va de 0 à 100. Un index glycémique ou IG de 100 correspond à 100% de glucose absorbé.
Plus l’IG est haut, plus vite la glycémie va augmenter.
Choisir des aliments avec un faible index glycémique permet d’avoir des courbes de glycémies qui montent moins vite et moins haut.
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L’index glycémique d’un aliment peut varier en fonction de certains paramètres :
- le degré de maturation pour les fruits et légumes,
- ou le mode de cuisson/hydratation des féculents.
Par exemple, pour 100 grammes de pommes de terre, selon le mode de cuisson :
Mode de cuisson | Glucides | Index glycémique |
Ecrasées en purée | 20 g | 80 |
cuites à la vapeur | 20 g | 65 |
→Les pommes de terre écrasées en purée feront davantage monter la glycémie que les pommes de terre à la vapeur.
L’IG concerne un aliment pris seul.
Dans un repas composé de plusieurs aliments, l’index glycémique des aliments du repas est modifié.
Par exemple, les graisses, les protéines et surtout les fibres diminuent l’IG du repas entier. |
On peut ainsi comparer l’évolution de la glycémie après un petit-déjeuner composé de céréales sucrées mélangées avec du lait et un petit-déjeuner apportant la même quantité de glucides mais composé d’oeufs brouillés, de pain complet et d’un fruit (entier et non le jus du fruit pressé).
Les graisses et les protéines
Les aliments gras sont susceptibles de faire varier la glycémie :
- les fromages,
- les charcuteries,
- les viandes rouges ou les poissons gras,
- les sauces,
- les fritures,
- les pâtisseries,
- les viennoiseries.
Ils apportent des vitamines et des acides gras indispensables mais sont à consommer avec modération. Leur excès favorise la prise de poids.
> Combinés à des glucides dans un repas (typiquement, les pizzas, les frites ou la raclette) : ils engendrent une augmentation de la glycémie beaucoup plus tardive que celle occasionnée par les glucides seuls.
> Cette augmentation de la glycémie liée aux protéines et aux graisses est généralement observée 6h après le début du repas mais le délai peut varier d’un individu à l’autre.
Par expérience, il est souvent nécessaire d’augmenter la dose d’insuline rapide avant un repas contenant des aliments gras en grande quantité. Cette augmentation doit être modérée pour éviter une hypoglycémie 1h30 à 2h après le repas. Il faut plutôt vérifier la glycémie 2 à 3h après le repas afin de rajouter de l’insuline pour corriger une éventuelle hyperglycémie.
Pour les utilisateurs de pompe à insuline, la fonction bolus « prolongé » ou « duo/carré » ou « mixte » permet d’envoyer une partie du bolus immédiatement et d’étendre l’autre partie sur une durée de 3 à 4h.
Les fibres
Les aliments qui contiennent des fibres régulent l’appétit en améliorant ou augmentant la satiété et facilitent la digestion des aliments dans l’intestin.
Les fibres favorisent une assimilation progressive des glucides et limitent les pics d’hyperglycémie après un repas.
On les trouve majoritairement dans :
- les légumes,
- les fruits,
- les produits céréaliers complets, les légumes secs et les légumineuses
Les produits ultra-transformés
Il s’agit d’aliments qui sont très riches en additifs (conservateurs, stabilisateurs, amidons transformés) issus d’un procédé de fabrication industrielle :
- plats cuisinés sous vide,
- surgelés ou en conserve,
- biscuits apéritifs,
- pâtisseries industrielles…
Ils sont peu rassasiants.
> Leur index glycémique (IG) est le plus souvent élevé, ce qui signifie qu’ils font augmenter plus vite la glycémie que des aliments moins transformés.
Plusieurs situations peuvent se présenter, selon la durée du diabète, les apprentissages…
1-Soit les repas apportent la même quantité de glucides d’un jour à l’autre
La dose d’insuline rapide pour manger reste fixe :
- Il est possible de remplacer les aliments au sein d’une même famille ou remplacer des aliments qui apportent des glucides par d’autres aliments sucrés, en gardant la même quantité de glucides du repas d’un jour à l’autre.
- Il est nécessaire d’évaluer le poids des aliments prêts à consommer et s’assurer que la quantité de glucides reste la même.
- Il est important de respecter l’équilibre alimentaire, l’équilibre entre les différentes
familles d’aliments, et de bien diversifier les aliments.
Par exemple : Mon repas habituel est composé d’une entrée de crudités + un plat composé de féculents + du pain + un fruit -> Pour garder la même quantité de glucides (donc la même dose d’insuline), tout en prenant un dessert sucré -> Je diminue la quantité de féculents du plat OU je diminue la quantité de pain. |
2-Soit les repas changent et j’adapte la dose d’insuline
> Il est alors nécessaire de calculer la dose d’insuline en fonction des glucides du repas, c’est l’insulinothérapie fonctionnelle.
> Pour chaque repas, le diabétologue et l’équipe soignante définissent un rapport entre les unités d’insuline rapide et le poids de glucides.
Il y a deux manières d’exprimer ce rapport (ou ratio insuline/glucides) :
- Soit une unité d’insuline pour tant de grammes de glucides : par exemple, 1 unité pour 20 grammes (1U/20 g)
- Soit tant d’unités d’insuline pour 10 grammes de glucides : 0,5 unités pour 10 grammes (0,5U/10 g)
> La quantité de glucides peut donc changer d’un repas à l’autre et la dose d’insuline est adaptée à la quantité de glucides que l’enfant souhaite manger (en plus ou en moins).
Par exemple : Mon repas habituel est composé d’une entrée de crudités + un plat composé de féculents + du pain + un fruit -> Je rajoute une glace à ce repas -> la quantité de glucides augmente -> J’augmente la dose d’insuline de ce repas. |
Une alimentation équilibrée est recommandée pour tous pour couvrir les besoins nutritionnels.
Manger doit rester un plaisir et un moment de partage.
Les aliments agissent de manière complexe sur la glycémie quand on a un diabète :
- La dose d’insuline dépend de la quantité totale de glucides
- L’index glycémique a un effet différent à quantité de glucides équivalente
- La présence ou non de fibres a un impact sur la glycémie
- La consommation de matières grasses et de protéines a aussi un effet sur la glycémie.
Tous ces facteurs expliquent la variabilité glycémique.
Il est nécessaire d’apprendre à repérer l’effet de certains plats sur la glycémie.
Avec l’expérience, il peut y avoir des adaptations des modalités de l’administration d’insuline.