Chaleur, soleil et diabète : attention aux risques de coup de chaleur et d’insolation

  • On parle de canicule quand de très fortes chaleurs se maintiennent le jour et la nuit pendant au moins trois jours consécutifs.
  • Le soleil et la chaleur peuvent provoquer une insolation, voire un coup de chaleur, situations potentiellement très graves, associées à une déshydratation.
  • Les enfants sont plus sensibles à ces risques et ce d’autant plus qu’ils sont plus jeunes.
  • Le diabète peut parfois se déséquilibrer avec souvent des hyperglycémies mais parfois des hypoglycémies.
  • Pendant les périodes d’été, l’alimentation peut parfois comporter moins de glucides, avec plus de crudités, de fruits ou de glaces, tandis que les activités physiques sont souvent plus intenses (randonnées, baignades, jeux extérieurs, plages…), nécessitant d’adapter les doses d’insuline.
  • Le soleil et la chaleur peuvent provoquer un « stress », occasionnant des hyperglycémies et aussi une diffusion différente de l’insuline sous-cutanée.
  • Des précautions sont nécessaires pour préserver les insulines, les lecteurs de glycémie, les pompes, les cathéters et les capteurs de glucose.
  • Ces périodes chaudes nécessitent, surtout au début de la période de chaleur, un suivi des glycémies et une adaptation des doses d’insuline plus fréquentes.

  • Le corps est « agressé » car il doit sans répit compenser ces fortes chaleurs pour rester à une température saine (entre 37° et 37,5°C).
  • Les pertes de chaleur se font surtout au niveau de la peau, par augmentation de la température cutanée liée à une augmentation du débit sanguin, par l’évaporation (transpiration, sudation) et, dans une moindre mesure, au niveau du poumon.
  • Les petites gouttelettes d’eau de la sueur s’évaporent sous l’effet de la chaleur. Ce passage de l’eau de l’état liquide à l’état de vapeur provoque du froid, ce qui permet au corps de se refroidir et de rester à 37° C. Mais il suppose que l’enfant soit capable de produire de la sueur.
  • En pratique il faut éviter que l’enfant ne soit déshydraté et faire en sorte que l’air qui l’entoure soit brassé sans être trop humide (la pollution atmosphérique vient parfois ajouter ses effets à ceux de la chaleur.)

 


  • Si la température du corps augmente trop, (au-delà de 40°C – hyperthermie), un malaise apparait et l’état de santé peut se dégrader rapidement, avec survenue d’un coup de chaleur avec déshydratation.
  • Lorsque cette hyperthermie est due à une exposition prolongée au soleil, on parle d’insolation.
  • Si celle-ci est due à la chaleur ambiante, on parle de coup de chaleur.
  • Le coup de chaleur peut être amplifié par la pratique d’un exercice physique qui augmente la température corporelle et  accélère la déshydratation.
Manifestations de l’insolation ou du coup de chaleur chez l’enfant :Manifestations d’une déshydratation chez l’enfant :
Fièvre très élevée.

Pâleur ou au contraire rougeur du visage, chaud et sec.

Somnolence, grande fatigue ou plus rarement agitation inhabituelle.

Pouls rapide.

Irritabilité particulière.

Soif intense.

Perte de poids.

Grande fatigue.

Soif, sécheresse des lèvres et de la langue.

Difficultés à réveiller l’enfant qui gémit.

Comportement inhabituel.

Visage pâle et yeux cernés, apparition d’un pli cutané (peau moins élastique).

Accélération de la respiration.

Perte de poids, préoccupante à partir de 5% et vitale à partir de 10%.

  • En cas de vomissements ou de diarrhée, la perte d’eau et de sels minéraux accentue le processus de déshydratation.
  • Les nourrissons et les enfants de moins de 4 ans sont plus exposés à une déshydratation et au coup de chaleur.

Est-ce grave ? OUI ! Le coup de chaleur peut être mortel. Il s’agit d’une urgence qui justifie l’appel du 15 (SAMU), du 18 (pompiers) ou des urgences pédiatriques. Le 112 est le numéro d’urgence unique européen.

Que faire en cas de coup de chaleur ?

Il faut agir rapidement dans le but de refroidir l’enfant :

  • Le déshabiller et l’allonger dans un endroit frais et aéré.
  • Le mouiller prudemment avec de l’eau froide afin de le refroidir, si un bain de 1 à 2 degrés au-dessous de sa température corporelle n’est pas possible (attention à la trop grande différence de température !).
  • Lui donner immédiatement (si cela est possible) et de façon répétée de l’eau fraîche à boire.
  • Prendre régulièrement sa température pour s’assurer qu’elle diminue bien.

  • Ne pas le laisser seul dans un espace surchauffé : pièce sous les toits, voiture, tente, caravane,… même pour peu de temps !
  • À défaut de climatiseur, utiliser un ventilateur avec éventuellement une bassine de glace pilée devant l’hélice, pour rafraîchir l’air.
  • En cas de canicule, essayer de passer quelques heures par jour dans un lieu frais et climatisé (un supermarché, une bibliothèque, une salle de cinéma, un musée…).
  • À la maison, fermer les portes, fenêtres, volets, rideaux, stores… pendant la journée et ouvrer la nuit quand la température extérieure retombe.
  • Ne pas laisser les enfants jouer dehors aux heures les plus chaudes (entre 12 h et 16 h) en particulier pour des activités réclamant des efforts intenses : football, vélo, course à pied…
  • Adapter les vêtements à la situation.
  • À l’extérieur, des vêtements amples, légers, de couleur claire et une casquette ou un chapeau.
  • À l’intérieur, un vêtement léger voire rien du tout.
  • Faire boire fréquemment l’enfant tout au long de la journée, même en l’absence de demande, en l’aidant si besoin, et même la nuit s’il se réveille.
  • En cas de forte chaleur, rafraîchir en donnant une douche ou un bain frais sans l’essuyer après.

 

Au soleil, pour préserver votre enfant de la réverbération il est essentiel qu’il conserve ses vêtements de protection solaire, son chapeau, ainsi que ses lunettes.

  • Utiliser une crème solaire (indice de protection élevé), à répéter toutes les 2 heures (et après le bain !) et des lunettes de soleil efficaces.
  • Les parasols empêchent l’exposition directe mais ne sont pas des protecteurs de chaleur.
  • Chapeau, lunettes, crème solaire, bouteille d’eau sont indispensables pour toute sortie.

Règles de conservation de l’insuline :

  • Avant ouverture, conserver l’insuline (flacons ou stylos en réserve) au froid du réfrigérateur (2 à 10°C) jusqu’à la date de péremption indiquée sur la boite. Il est conseillé de sortir l’insuline du réfrigérateur 1 h avant la première utilisation (moins douloureuse).
  • Après ouverture (flacons ou stylos entamés), conserver à température ambiante (18 à 25 °C) au maximum 1 mois après ouverture, à l’abri de la lumière et de la chaleur, à moins de 30°C (dans son emballage).
  • Il est conseillé de noter la date d’ouverture. Même si le stylo n’est pas vide, 1 mois après l’ouverture, jetez- le !
  • Éviter d’exposer l’insuline à des températures extrêmes :
    • A moins de 0°C, l’insuline est détruite et devient inefficace.
    • Au-delà de 30°C, l’insuline perd très progressivement son activité.

En cas de fortes chaleurs, placer les stylos/flacons dans une pochette isotherme ou les laisser au frigo (comme le glucagon) ou dans une glacière de transport (sans contact avec de la glace ou un bloc réfrigérant).

Pour les pompes, il est conseillé de changer le réservoir plus souvent, pour prévenir la formation de bulles d’air (favorisée par les variations de température).

  • La pompe et son cathéter doivent être protégés du soleil.
  • Pour prévenir le décollement du cathéter ou du capteur en cas de transpiration ou de baignade :
    ->Soigneusement nettoyer, dégraisser (teinture de Benjoin ou autres) et sécher la peau.
    ->Appliquer une bande adhésive ou autre dispositif permettant de maintenir le capteur ou le cathéter.
  • Les lecteurs de glycémie, les récepteurs, les bandelettes (ou électrodes) et tout matériel doivent être conservés et utilisés dans des conditions de température définies (se référer au manuel et au fabriquant).

Pour les déplacements en période de chaleur, un sac isotherme est souhaitable.

En avion, tout le nécessaire doit être gardé en cabine dans un bagage à main, surtout pas en soute (risque de gel). Prévoir un certificat médical et un double de l’ordonnance.

Pour profiter pleinement de l’été en toute sécurité, il convient de savoir prévenir, reconnaitre et traiter les effets néfastes liés à la chaleur.

Pour les enfants qui ont un diabète, la surveillance des glycémies et l’adaptation du traitement doivent être plus attentives et fréquentes.

 

La baignade des enfants : mode d’emploi

  • En mer, en rivière, en lac ou en piscine, la saison estivale est souvent l’occasion d’activités aquatiques. Pour que la baignade reste un moment de détente et de loisirs, l’important est de rester prudents.
  • Pour que chacun profite au mieux de l’été et des plaisirs aquatiques, l’INPES (l’Institut National de Prévention et d’Éducation pour la Santé)  propose une brochure « Mode d’emploi de la baignade », téléchargeable ici : https://baignades.sante.gouv.fr/baignades/editorial/fr/actualites/actualitesinpes.html.

Elles sont essentielles afin de limiter, pour tous, les risques d’accident :

  • Désigner un seul adulte responsable de la surveillance des enfants, et s’assurer qu’un autre adulte le remplacera dans cette fonction si vous partez.
  • Ne pas quitter des yeux les enfants qui sont près de l’eau ou dans l’eau.
  • Apprendre à nager à votre enfant le plus tôt possible. Dès 4-5 ans, selon ses capacités, pour tous à partir de 6 ans. Cela limitera les risques d’accident et lui fera prendre conscience du danger.
  • Se former aux gestes qui sauvent.
  • Choisir les zones de baignade surveillées, où l’intervention des secours est plus rapide.
  • Rester toujours avec les enfants quand ils jouent au bord de l’eau ou lorsqu’ils sont dans l’eau.
  • Se baigner en même temps qu’eux.
  • Les équiper de brassards et maintenir la surveillance :
    • S’ils ne savent pas nager, équipez-les de brassards et ceci dès qu’ils sont à proximité de l’eau.
    • Les brassards doivent porter le marquage CE et la norme NF 13138-1, être adaptés à la taille, au poids et à l’âge de l’enfant.
  • Se méfier des bouées, des matelas, des bateaux pneumatiques… qui ne protègent pas de la noyade.
  • Pour la baignade en piscine :
    • Les piscines privées en plein air doivent être équipées d’un dispositif de sécurité : barrières, couvertures, abri de piscine ou alarme sonore.
    • Ces dispositifs ne dispensent pas de la surveillance active et permanente des enfants.
    • Équiper votre enfant de brassards, d’un maillot de bain à flotteurs adapté à sa taille dès qu’il est à proximité de la piscine.
    • Poser à coté de la piscine : une perche, une bouée et un téléphone pour alerter.
    • Après la baignade, sortir les objets flottants, jouets, bouées, objets gonflables et remettre en place le dispositif de sécurité (source : INPES).

Ces recommandations sont valables pour tous les enfants !


Quelques précautions spécifiques devront être prises pour profiter au mieux des activités aquatiques.

Rappelons les conseils pratiques avant une activité sportive comme la baignade (voir le dossier ‘Activité physique, sport et diabète‘).

Pour une activité physique prévue, intense, de plus d’1 heure :

  • Si traitement au stylo choisir de préférence le ventre comme site d’injection pour le repas précédent.
  • Si ce n’est pas une période déjà active depuis plusieurs jours pour l’enfant (avec des doses adaptées à cette période active), diminuer la dose d’insuline agissant sur la période de la baignade : avec la pompe, utiliser une réduction temporaire du débit basal 1 heure avant (en cas d’utilisation de la boucle semi-fermée, passer au mode sport).
  • On peut éventuellement augmenter les apports en glucides du repas précédent.
  • On peut prendre un aliment glucidique juste avant (sans bolus), surtout si la glycémie est dans la zone basse.
  • La vérification de la glycémie avant la baignade est nécessaire :
    • si < 70 mg/dl ou signes d’hypo : prendre du sucre et une collation après remontée de la glycémie (vérifiée au mieux en capillaire…) avant la baignade,
    • si entre 70 et 120 mg/dl : une collation est conseillée,
    • si entre 120 et 250 mg/dl : baignade sans collation,
    • si > 250 mg/dl : recherche de l’acétone et dose de correction si positif, retarder la baignade.

> Avant une activité physique non prévue :

  • Vérifier la glycémie.
  • Prendre une collation si nécessaire.

> Pendant l’activité physique surtout si elle se prolonge au-delà d’1 heure ou si elle est intense :

  • Reprendre une collation glucidique si besoin selon la durée et l’intensité de l’activité.
  • Rebrancher la pompe le cas échéant pour faire un bolus de rajout.
  • Boire régulièrement de l’eau.

> Après l’activité physique : en cas d’activité physique intense ou prolongée, le risque d’hypoglycémie peut persister dans les 6 à 8 heures (voire si activité particulièrement intense et prolongée, dans les 24 heures après l’activité).

  • Toujours surveiller l’évolution de la glycémie pendant 1 à 2 heures après,
  • Si disponible mettre les alarmes du dispositif :
    • La glycémie peut être élevée à cause des hormones de stress, puis peut descendre rapidement.
  • Contrôler la glycémie au coucher et garder les alarmes si disponibles :
    • En cas de glycémie dans la zone basse (< 120 mg/dl), prendre une collation (sauf boucle semi-fermée …).
    • En cas d’hypoglycémie (< 70 mg/dl), prendre du sucre (à la dose habituelle).

> Quand on a une pompe à insuline :

  • Déconnecter la pompe au maximum 2 heures.
  •  On peut mettre un bouchon sur le cathéter et un film type « tegaderm » en protection supplémentaire (eau de mer).
  • Selon l’horaire par rapport au repas :
    • Diminuer le bolus du repas qui précède l’activité et/ou diminuer le débit de base (débit de base temporaire) et/ou prendre un supplément de glucides après l’activité.
  • En cas de déconnexion, lors de la remise en place de la pompe :
    • Si glycémie > 250 mg/dl, il est possible de faire un bolus (50% du débit de base non reçu). Par exemple, pour un débit de base de 0,5 UI/h, arrêté pendant 2 h, faire un bolus de 0,5UI.
  • Si l’activité a lieu en fin d’après-midi :
    • Être attentif au risque d’hypoglycémie nocturne, les glycémies diminuant dans les heures qui suivent.
    • Utiliser un débit basal temporaire et/ou corriger le bolus du dîner.
    • Faire une glycémie au coucher : si < 120 mg/dl, prendre une collation (sauf boucle semi-fermée…).

 

> Si une activité physique plus intense s’installe pendant les vacances, ne pas hésiter à adapter en les diminuant les dose et les ratios dès les premiers jours.

> Pour un enfant, la baignade est un moment de jeux très agréable mais représente une activité physique parfois importante et donc des risques d’hypoglycémie à bien maitriser.

> Une surveillance renforcée est indispensable pour en profiter en toute sécurité que l’on ait ou non un diabète !